Les livres de Gaby Bazin, illustratrice

À travers des jeux de tracé et de construction typographique, Gaby Bazin partage avec les jeunes lecteurs le plaisir de l’écriture. Dans des albums soigneusement documentés, elle les entraîne dans une découverte joyeuse des métiers de l’estampe. Sa pratique des techniques d’impression artisanales (gravure, sérigraphie…) guide la composition de ses images, précises et minimalistes.

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/ The adler collection of Soviet children’s books, Ed. Corraini

Je feuillette très souvent ce livre, ainsi que d’autres qui rassemblent des albums soviétiques pour les enfants. Grâce à ces recueils j’ai découvert plein d’albums qui n’ont pas été traduits en français. Tout m’intéresse dans ces images : la façon dont elles sont construites, les jeux de couleurs, le goût de raconter le monde aux enfants : le travail, l’artisanat, comment sont fabriquées les choses… J’y reviens régulièrement, j’aime que ces albums soient nés de sujets qui pourraient paraître triviaux, comme le voyage d’une lettre ou la fabrication d’un outil. 

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/ 100(0) moments de dessin, Geneviève Casterman, esperluète éditions

Un non-manuel de dessin qui rassemble des centaines d’idées pour dessiner : avec des outils improbables, à un endroit particulier, à plusieurs… Ces propositions peuvent être croisées et sont mises en lien avec des dessins d’artistes et d’enfants. C’est un livre qui donne envie de dessiner et de chambouler ses habitudes.

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/ Le macchine di Munari, Ed. Corraini

Récemment j’ai donné des ateliers qui proposaient aux enfants d’inventer des machines folles. Les outils et les machines sont très présents dans mes livres et j’ai adoré lire et montrer ce livre de Munari qui nous présente des machines assez peu utiles, dont les mécanismes sont entraînés par des chats, des lapins, des coucous, des montgolfières, des tournesols, des tortues… Ces engins poétiques donnent à rêver et on se prend vite à jouer à bâtir une machine, pièce par pièce, avec l’outil de construction magique qu’est le dessin. 

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/ Les O de Robert Morel

C’est un petit tas de feuilles rondes, comme des confettis agrandis, perforées et reliées entre-elles par un anneau. La collection mélange allègrement du texte et des photos, sur des sujets comme les santons, les conseils de conduite ou les citations de Che Guevara. On tombe parfois sur ces « O » dans des brocantes, ce sont des petits ovnis qui tiennent dans le creux de la main, des livres qu’on pourrait accrocher à un clou ou à un rétroviseur intérieur de voiture. J’aime tant le travail de composition d’Odette Ducarre, cette alternance de photos en pleine page et de textes courts imprimés en typo. 

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/ De A à Z, Thomas Ockerse, éditions les Grandes Personnes

Un abécédaire mélangé, d’une simplicité désarmante, qui nous emmène de A à Z par des chemins détournés. Chaque lettre se transforme en la suivante par des jeux de découpe et de recto/verso. J’ai montré ce grand album noir et blanc à des enfants de CP et c’était un grand succès. Il y a quelque chose de magique, dans ce jeu de métamorphose d’une lettre en une autre, qui touche une corde sensible chez ces enfants qui apprennent à apprivoiser l’alphabet. 

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/ Un paradis en enfer, Rebecca Solnit, éditions de l'Olivier

À partir du tremblement de terre de San Francisco, de l’ouragan Katrina et d’autres catastrophes majeures, l’autrice de « Ces hommes qui m’expliquent la vie » fait le postulat que dans l’urgence, émergent généralement non pas des sentiments individualistes mais des élans de solidarité et de coopération. Elle met en lumière des phénomènes qui traversent le monde et les âges : un décalage entre la gestion gouvernementale, répressive, de la catastrophe, et la façon dont le tissu social se met spontanément en action pour s'organiser collectivement. C’est un livre étonnant, qui donne à voir un visage de l’humanité dans l’adversité loin de nos représentations habituelles.